Le pont des Conventions de Genève
Depuis quelques jours, le pont du Mont Blanc, à Genève, est orné par les fanions représentant les Conventions de Genève. (Cliquer sur les photos pour les agrandir)
Conventions de Genève
Le 12 août 1949, à Genève, cinquante huit pays avaient signé un traité en quatre parties dans l'espoir de limiter les horreurs de la guerre. Les Conventions ainsi adoptées consacrent le respect de la personne humaine en temps de conflit armé et commandent que les personnes ne participant pas directement aux hostilités, comme celles mises hors de combat par la maladie, blessure, captivité, soient protégées ; que celles qui souffrent soient secourues et soignées sans aucune discrimination.
- La 1ère convention sert à améliorer le sort des blessés et des malades dans les forces armées en campagne.
- La 2e a trait aux blessés, malades et naufragés en mer.
- La 3e renforce l`assistance aux prisonniers de guerre.
- La 4e protège les gens vivant en temps de guerre en territoire ennemi ou occupé.
- Le 8 juin 1977, deux protocoles additionnels, renforçant la protection des civils, sont signés par presque tous les Etats (exception notable: les USA).
Les Conventions de Genève font partie du patrimoine commun de l'humanité. Elles contiennent toutes les règles nécessaires pour prévenir les atrocités et veiller à ce que les victimes d'un conflit soient traitées avec dignité..
La Suisse est le dépositaire officiel des Conventions de Genève et de leurs Protocoles additionnels.
A Guantánamo Bay, des prisonniers sont détenus par les Américains dans des conditions inacceptables, qui rappellent fâcheusement le sort réservé par les terroristes à leurs otages. Les Afghans ainsi détenus ne savent pas où ils sont et n’ont aucun contact avec la Croix Rouge.
On est bien loin d’appliquer la Convention de Genève: la super-puissance américaine s’est mis au-delà des lois, même divines et fait preuve d’un mépris infini à l’égard des autres peuples, allant jusqu’à inventer le concept inédit de “combattant illégal” (“unlawful combattants”).
Les états-Unis ont déclaré que la Convention de Genève relative aux prisonniers de guerre n’était pas applicable au conflit en Afghanistan. Les états-Unis contestaient donc que les combattants Taliban capturés en Afghanistan puissent être considérés comme des prisonniers de guerre.
Si l’on peut admettre que la 3è Convention de Genève n’est pas applicable aux terroristes d’Al-Qaida, l’on peut difficilement accepter que les combattants taliban capturés ne soient pas reconnus prisonniers de guerre. En effet, les Taliban faisaient bien partie des forces armées d’un état qui avait signé les Conventions de Genève.
Ce qui choque également, c’est que l’administration américaine ait décidé que certaines personnes n’étaient a priori pas protégées par les Conventions de Genève, sans recourir à la procédure prévue par ces textes en cas de doute sur le statut d’un combattant.
En refusant de reconnaître le statut de prisonnier de guerre aux combattants taliban, l’administration américaine ne viole pas uniquement le droit international, elle met également en danger ses propres troupes. En effet, l’administration américaine risque d’inciter ces combattants ennemis à se battre jusqu’au bout, par crainte du traitement qui leur serait infligé en cas de capture. En outre, des soldats américains qui seraient capturés par une armée ennemie risquent, à titre de représailles, de se voir refuser le statut de prisonnier de guerre.
En contestant l’application des Conventions de Genève dans le cas d’espèce, la position américaine relative aux prisonniers de Guantanamo rejoint la tendance actuelle de l’administration américaine de s’affranchir de toute contrainte juridique émanant du droit international.
On peut espérer toutefois que l’administration Bush modifiera sa position, si ce n’est pas pour des raisons humanitaires, au moins peut-être par réalisme. Après tout, des vies américaines sont aussi en jeu...
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